Durant les vingt-trois jours que dura la traversée de Casablanca à Buenos Aires, le comte de Grandsailles oublia presque complètement non seulement les épisodes des intrigues et des conspirations dramatiques qu'il venait de vivre, mais jusqu'au fait que la guerre existât. Incapable de distinguer clairement ce qui l'attendait derrière le total brouillard de ses futures activités politiques, et avec cet absolutisme capricieux qui caractérisait la moindre de ses absorptions et de ses abstentions, le comte décida de chasser de sa mémoire tout ce qui pourrait lui causer le plus petit déplaisir, tout en laissant sournoisement une petite brèche ouverte aux représentations du plaisir.
(p.283)
Salvador Dali
« La forza del destino »
in Visages Cachés
Editions Stock, 1973
Dali parrrrrrrrrrlant de son livrrrrrre
Excusez la mauvaise qualité du son de l'extrait dalinien mais ça vaut le coup de l'écouter, ne serait-ce tout simplement que pour les derniers mots, à propos du cyberrrrrrrnétique ! Du bonbon !
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