mardi 4 août 2009

Au pays indécis de ses fantômes, nos voix rongée par la peur. Résurrection du fils maraudeur. L'empreinte de son âme sur nos pauvres petits coeurs.

Gravure de Gustave Doré, Vue de Londres





Lorsque, à la campagne, meurt la dernière lueur du jour au fond d'une allée; et que la voûte des arbres est maussade et noire. Lorsque, dans les parcs et les bois, les hautes fougères ruisselantes et la mousse gorgée d'eau, et les tapis de feuilles mortes et les troncs se perdent de vue en masses ténébreuses et insondables. Lorsque les brumes montent des fossés, des marais, des rivières. Lorsque les lumières aux fenêtres des vieilles demeures et des chaumières sont réconfortantes à voir. Lorsque le moulin s'arrête, que le charron et le forgeron ferment leurs ateliers, que s'abaisse la barrière de l'octroi, que charrue et herse sont abandonnées dans les champs, que le manoeuvre et son attelage rentrent au logis, que la sonnerie à l'horloge de l'église rend un son plus grave qu'à midi et que, pour cette nuit, personne ne poussera plus le portillon du cimetière.
p.20

L'HOMME HANTÉ
The haunted man and the ghost's bargain
Charles Dickens
traduit de l'anglais par Véronique David-Marescot
éditions Interférences


Dans les chambres des voyageurs, le bruit des eaux courantes.
Avec celui mat de leurs pieds nus sur les planchers.
Et la main pesante du Temps sur la mémoire de nos chagrins.
Avec le vent au visage qui rend l'homme plus sage.
Et leur oeil doué de vie.

(collage L.L.)


Sans doute quelque lueur matinale avait-elle pénétré à l'aveugle dans la crypte oubliée si froide, si terreuse, aux arches romanes à demi ensevelies, pour réveiller la sève engourdie de l'indolente végétation qui pendait sur les murs, et activer le lent principe de vie dans le petit monde de la délicate et merveilleuse opération qui existait là, avec la vague conscience que le soleil était levé.
(p.137)




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire