CHRISTIAN MISTRAL, écrivain, poète,
parolier et pionnier des blogues littéraires québécois, est parti sans trop
faire de bruit faire le plus long de ses voyages...
Je n'oublierai jamais la première fois que je l'ai vu au Salon du Livre de Québec. Il avait une grosse tache de vin sur son T-shirt blanc usé. Mais lorsque ses grands bras m'ont enserrée en signe de reconnaissance, j'ai vraiment cru qu'il était un Vautour. Nous avons développé des liens via son blogue et quelques échanges personnels. C'était l'époque des grandes correspondances entre des auteurs blogueurs professionnels et quelques admirateurs amateurs dont je faisais partie.
Des mots, beaucoup trop de mots quelques fois, comme des plumes qui chatouillent les pieds mais aussi comme des couteaux qui égratignent les cœurs des plus fragiles. Avec lui, il ne fallait pas lui parler d’un autre auteur, il fallait l’entretenir de lui et de son travail. Avec la gang d’écrivains qui foisonnaient à cette époque, pour moi, qui les aimais tous et toutes, c’était plutôt difficile.
Il ne m’a jamais insulté ni menacé de quoi que ce soit. C'était avant que la Vie avec son grand V ne le relègue aux oubliettes. Mistral gagnant, Mistral perdant. Cinquante-six ans, c'est bien trop jeune pour mourir mais dans son cas, me direz-vous, c’était pas mal « vieux ». Cette photo de lui est probablement l'une de ses meilleures...
Dans ma bibliothèque, ses livres
dédicacés laisseront quelques traces de son furtif passage sur terre. Je garde
précieusement un article de La Presse papier dans lequel la journaliste
Marie-Julie Gagnon m'avait interviewée à propos du phénomène des blogues.
C’était le 2 décembre 2003, il y a presque 17 ans.
RIP Mistral. Bon repos. xx
elquidam
24 novembre 2020