samedi 27 février 2010

Vancouver 2010. Au ras de la glace ou sur la neige. Sous la pluie ou dans la brume. Entre 2 joints, deux deuils & la flamme, les Jeux étaient faits.


Le flambe haut


Bravo à nos 5 super Canadians curlers: Adam Enright, Ben Hebert, Marc Kennedy, John Morris et Kevin Martin, ils ont été à la hauteur de notre flambe haut national mais surtout de leurs pierres...philosophales. Leur médaille d'or est bien méritée, ils nous ont offert une performance pas ordinaire. Y'aura toujours de ces disciplines aux Jeux qui ne t'intéressaient pas puis qui tout à coup te rentrent dedans comme une fléchette empoisonnée, ça te paralyse sur ton fauteuil le plus ou moins confortable pour une couple d'heures, ça te rive à lui jusqu'à ce que la victoire (ou la défaite) t'en fait lever...Et te voilà à la recherche du club de curling de ta région...Tu tombes ou tu tombes pas.

Les Jeux, dans le fond, c'est un peu fait pour ça: aller chercher des nouveaux clients, des futurs talents, ceux-là qui te feront la promotion de leurs disciplines (et de leurs produits dérivés) qui étaient plus ou moins " en demande". Que l'on soit acteur principal de ces scènes hivernales ou simple spectateur qui le regarde dévaler ses pentes raides, on finit tous par engraisser la caisse enregistreuse (et électorale) des marchands de skis, planches, patins, luges, bâtons, casques, gants, tuques, mitaines etc, et ce, que l'on soit commandité ou pas...

Bravo également à TOUS nos fabuleux patineurs de vitesse, que le Québec a tricoté serrés, ce fût une vraie joie de les voir remporter toutes ces médailles d'or, d'argent et de bronze, mais surtout de les voir savourer ces instants magiques qu'ils ne sont sans doute pas prêts d'oublier, et nous non plus.


GO CANADA VA
for tomorrow...
et aujourd'hui



vendredi 26 février 2010

jeudi 25 février 2010

Triple saut dans le vide. Arabesque. Piqué. Pirouettes/Cacahuètes. Une larme frôle la glace. Le patin glisse dessus. Le coeur ne perd pas pied. Émoi.




Les dommages du Désolant
l' hommage au Contentant
 
Comme des libellules
dans le ciel de West Side story


des hésitations
des oscillations
que le mal qui te fait
tomber quatre fois
pour te relever
dignement


pour terminer ta danse
pour perdre ta couronne


Cynthia
Lena
Keiko
Carolina
Alena
Kiira



La Finlande qui tournoie
en tes doubles axels

tes gestes, ton regard
ton beau visage
toute la beauté de son expression

17 ans et toutes tes dents
17 ans et tout ton temps
et pourtant tu tombes
tu perds l'équilibre
tu te rétrogrades
même si tu lèves
dans les airs


Laura
Ksenia
Elene
Min-Jung
Sarah
Julia
  Yan
 


C'est l'échauffement de la planète entière
c'est la chaleur des corps (dé) tendus
le temps d'une triple boucle réussie
pour un manque d’explosion
 
17 printemps
et encore tout ton temps

beaucoup
de temps...

pour réussir

d'autres petits pas glissant sur l'Ondoyant
d'autres petits pas craquant sur le Chatoyant
 
Miki
Rachael
Cheltzie
Sonia
Anastasia
Tugba



Minutie des liaisons
Étourdissantes pirouettes
Grâce des mouvements

C’est la Championne
Yu-Na Kim
qui danse sur Gershwin,
qui se concentre sur le Fa majeur

ce sera le concerto de sa vie

Sa Corée aidée du Canada
(des coach d’Amérique
pour la Bataille de l'Asie)

Elasticité
Électricité
Tout était parfait
pour la nouvelle reine
pour l'artiste
pour la machine
(qui a pleuré)


19 ans
228.56

et déjà multimillionnaire

qui bat un nouveau record
qui remporte l'OR...

et Elle,

Mao Asada

petite impératrice
qui sourit à la foule,
on dirait une poupée
un cygne rouge et noir
on dirait une fée

et pourtant

deux petites coches
un moyen dérèglement
qui ouvrent la porte à ...

Joannie

... qui entre comme une éclair
qui fait une ouverture exceptionnelle
qui s'exécute presque sans faille

qui pense sans doute à sa mère
qui pense sans doute à son père

(comme toutes les autres ont du le faire)

et aux
60 longues secondes
qui lui restent à faire
pour enfin accéder au podium

ce sera la victoire,
elle finira 3ème
(avec 202.64)

Mais ce soir
le bronze a brillé comme de l'or

La vie parfois, c'est fort....
et ...

Mirai

si belle et si touchante,
qui rit quand même,
même si ... 4ème
 
Cléopâtre peut reprendre son souffle
et aller se repoudrer le nez,
Samson et Dalila se rhabiller,
le secret de la force a été retrouvé

la compétition est maintenant terminée
(et les anges peuvent dormir en paix)

Made in Japan, USA, Korea
ou Canada,
il y aura toujours des
Joannie et des Rachael
pour nous faire vivre
de ces émois-là...

Le temps va
le temps GO...Canada!

Il file à travers le monde
pour s'en aller fêter
aux quatre vents
 
Va, temps,
Va t’en maintenant

Va t'en fêter les rois toi aussi
pendant que tu files...
lentement
(pour une fois)
 
elquidam
26 février 2010


lundi 22 février 2010

400 exemplaires pour contrer la peur. De l'huile de ténacité. De la couleur en noir et blanc. Du soulèvement. De la résistance. De l'or à ténèbres.


Paul-Émile Borduas
(1er novembre 1906-22 février 1960)
Bercement silencieux, 1956,
Succession Paul-Émile Borduas / SODRAC (2008)




1948


Discours de la douleur, chaleur de ses recueils;
Averse de ses couleurs au dedans de mon oeil
Splendeurs sur la rétine, envoûtements majeurs;
Tumultes des flots du gin, provisions pour les pleurs

Gestuelle abstraite d'une soeur jumelle
Révérence indiscrète faite à son auteur;
Mise à jour de leurs fonds de bouteilles,
L'Arroi silencieux pour leurs Corneilles

À cause du retour incontournable
de l'indubitable Grande Noirceur,
Peur mortelle de l'enfer sur terre,
comme celle du ciel inconcevable


espérons le mémorable

posted by LouiseL
04-09-05
Les déchets de la belvitude



dimanche 21 février 2010

jeudi 18 février 2010

Février qui fond dans le rose. La Fée noire qui revient hanter les bois saccagés. Un coup de baguette magique sur les doigts incorrigibles des petits rois.

LA FÉE BLACKSTICK
323



LES SANGLES DORÉES


Le ragoût des mots bleus a été mis sur le feu rouge,
plongés dans l'eau qui bout
sur le rond chaud du milieu...

Les mots qui cuisent à feu doux;
qui se figent et se fixent lentement dans les graisses de la Bête;
Embaument maintenant les chefs qui les apprêtent...

Les sourires abandonnés aux mains de la maldonne;
Les regards asexués qui se privent de madonnes;
Filles de Fauves défaites à la Guimauve mauviette;
que de brèves amourettes

Cratères de peauxxx beiges remplis de mots-cortèges;
Mots nés de porcs salés, noyés sous flots de sueur

L'espace, redevenu vert, alloué aux corps-bouées
de ceux qui n'avaient pas eu la chance d'avancer,
même d'un seul petit pas, de peur de tomber
trop imparfaits de peur de perdre l'indépendance...

Dieu seul sait, ou son futur Pape, ce qu'il en coûtera d'abandons
pour tout ce qui nous happe dans ce monde qui nous décède

On sent d'ici les odeurs du Portugal,
celles qui nous ont fait boire les vagues de l'Effet pourpre;
On sent qu'ils savent encore comment cuisiner leurs mots,
ceux qui s'enfouissent entre deux os,
sous les chaudes croupes grenat
d'une Jument nocturne
saignée par l'État..

Le drame des conjoints qui se repiquent sans cesse
dans les plateaux imbibés, ou dans les bunkers désactivés;
Comme ceux qui nous venaient de la Grèce antique
ou du Mont des Oliviers,
des drames qui se repiquent
depuis les profondeurs balafrées
des terres grasses des laboureurs
au bord de leurs coeurs abîmés
par les mémoires qui se meurent...

Les odeurs de la candeur se dissipent;
mais il reste les mots du jeune auteur
qui lit la nuit dans sa complète noirceur
ce que les enfants craignent des Sabbats;
ces enfants morts-nés au combat
qui nous reçoivent âmement
avec la Voix muée de leurs revenants

Pendant que les muses l'appellent
et que le guet se fait par le Poète,
on surveille de loin tous ses prophètes;

Pendant qu'éclatent des grenades de lait sûr,
on tourne en rond des histoires de capulette,
mièvres supplices donnés en pâtures...

Du travers des lettres de ce monde,
écrire n'a pas créer que l'Immonde;
Des histoires d'organes qui grondent
pour des fées blondes et moribondes,
ont donné naissance aux zones d'ondes;

E-crire n'a pas fait naître qu'une Nation
entre les points noirs de ses suspensions...

Des itinéraires se déferont,
des littéraires se croiseront,
des opinions s'affronteront...
Du tourment temporaire des auteurs ivres de l'hiver,
accoucheront plus tard d'un livre,
d'un roman qui mourra en rond,
Les sangles dorées de la raison

La courbe infinie invalidera son temps,
le Cercle se videra de son précieux sang;
À partir de ce Néant devenu désobligeant,
il tracera ce que sa vigueur lui fait écrire...
lentement, mais sûrement...

La Fée Blackstick
Jeudi, 1er septembre 2005
LES DÉCHETS DE LA BELVITUDE