dimanche 29 novembre 2009

Le croisement des auteurs. Leurs phrases repêchées. L'ensemble des mots qui les rassemblent. Leurs carnets éparpillés. Leurs têtes pleines de hasards.

LES YEUX BLEUETS
303

--- J'y vole ! dit-il, espérant sans doute obtenir un sourire de l'étudiante. Elle resta insensible à son jeu de mots, alors il tourna prestement les talons, rattrapant de justesse son équilibre, et il alla chercher les enveloppes. Nous ne faisions pas la papeterie, mais il gardait un lot d'articles dans les tiroirs de son bureau pour dépanner les clients. Pendant qu'il était occupé à chercher, je notai que la fille se plaçait de manière à nous empêcher de voir sa copine restée à l'entrée. En m'étirant le cou, je pus néanmoins surprendre la copine au moment où elle s'emparait d'un des livres empilés, à côté de la porte avant de sortir à toute vitesse. C'était L'Homme rapaillé de Gaston Miron.

Après le départ de l'autre étudiante, je racontai à Jack ce que j'avais vu.

--- Encore un Miron qui s'en va, lui dis-je.
--- Tant mieux ! fit-il. Les livres sont faits pour se promener.
...


LES YEUX BLEUS DE MISTASSINI (p.30-31)
Jacques Poulin


vendredi 27 novembre 2009

Tout l'or du monde, celui qui se cache en dessous de la montagne des poètes, au nord du monde. L'or qui brille dans le noir de leurs mots invisibles.

TOUT L'OR DU MONDE
302

http://www.youtube.com/watch?v=wRUZiSCjt4s&feature=related


(Sans permission,
à cause de la danse)

Regard éclair filtre blues

Quand la pluie bafouille aux vitres
qu'il fait nuit noire comme en ce moment
la poésie qui nous habite
aussi bien dire la danse
qui se déclenche,
trace dans la brouille
des rigoles de diamants
qui s'infiltrent
du dehors au dedans

C'est comme une joie
qui pleure en silence.

Jacques Desmarais

26/11/09




lundi 23 novembre 2009

1973- Visages cachés sous la gêne acide. Le temps des grands adverbes dissimulés sur les pages jaunies d'un roman-pinceau. Tableau d'une Apocalypse.



Durant les vingt-trois jours que dura la traversée de Casablanca à Buenos Aires, le comte de Grandsailles oublia presque complètement non seulement les épisodes des intrigues et des conspirations dramatiques qu'il venait de vivre, mais jusqu'au fait que la guerre existât. Incapable de distinguer clairement ce qui l'attendait derrière le total brouillard de ses futures activités politiques, et avec cet absolutisme capricieux qui caractérisait la moindre de ses absorptions et de ses abstentions, le comte décida de chasser de sa mémoire tout ce qui pourrait lui causer le plus petit déplaisir, tout en laissant sournoisement une petite brèche ouverte aux représentations du plaisir.

(p.283)

Salvador Dali
« La forza del destino »
in Visages Cachés
Editions Stock, 1973

Dali parrrrrrrrrrlant de son livrrrrrre





vendredi 20 novembre 2009

Au risque de décevoir, je prends la plume. Je décrie les cent paroles du sang qui glow des yeux peints. La lumière, meurtre du soir, sombre. Éclaire.

LA CRITIQUEUSE DU SOLEIL
300


http://www.youtube.com/watch?v=GTicV9bJUd4


Le langage exploréen de Claude Gauvreau, un langage en mutation. Le Théâtre Péril de Christian Lapointe, une impression de décalage, une poésie du comportement. Des heures et des heures de passion, la combustion des spontanés, le feu des bouches, le carburant des effacés, l'empreinte des eaux, traces...REGARDS sur les parkings vides, saignée de spleens---the things we left behind---changements de vitesse---chaînes de lettres (mortes)---caps de roues envolés---Terroriste des Masqués---sucre d'orge des courts week-end mérités. L'essence des repos. Les croix en lui, le fiel en moi. Entré mort, sorti vivant. Revenu-parti-évanoui-comateux. Un claquement de porte. Un air de vieux. Un terrain visqueux de vagues salées dans les yeux du rivage enseveli. Du camping sauvage dans les cieux sans bleus. Un long pèlerinage de mots-sons. L'âme du GÔvrÔ dans le corps des cristaux.

elquidam



lundi 16 novembre 2009

Comment ne pas s'approprier un mec tel que Jack ? Il vit ici & là. Ailleurs qu'avec lui, toi, vous ou moi. De la terre à l'ongle, la pluie des ondes.



«...mais c'est pas toujours à propos de toi-même »


ON THE ROAD AGAIN



Well, I wake up in the morning
There's frogs inside my socks
Your mama, she's a-hidin'
Inside the icebox
Your daddy walks in wearin'
A Napoleon Bonaparte mask
Then you ask why I don't live here
Honey, do you have to ask ?


Well, I got to pet your monkey
I get a face full of claws
I ask who's in the fireplace
And you tell me Santa Claus
The milkman comes in
He's wearing a derby hat
And you ask why I don't live here
Honey, how come you have to ask me that ?


Well, I asked for something to eat
I'm hungry as a hog
So I get brown rice, seaweed
And a dirty hot dog
I've got a hole
Where my stomach disappeared
Then you ask why I don't live here
Honey, I gotta think you're really weird.


Your grandpa's cane
It turns into a sword
Your grandma prays to pictures
That are pasted on a board
Everything inside my pockets
Your uncle steals
And you ask me why I don't live here
Honey, I can't believe that you're for real.


Well, there's fist fight in the kitchen
They're enough to make me cry
The mailman comes in
Even he's gotta take a side
Even the butler
He's got something to prove
Then you ask me why I don't live here
Honey, how come you don't move ?


LOWELL BLUES





« Qu'est-ce qui va arriver ?
Personne ne le sait.»







vendredi 13 novembre 2009

mercredi 11 novembre 2009

lundi 9 novembre 2009

La porte du Brandebourg par la Fenêtre, le temps d'un souvenir. Berlin à Paris, restes d'à venir. Berlin plein d'ennAmis. La fine fureur d'un peuple.




APOCALYPSE en 6 épisodes, les lundi soir à TV5.


Pour revoir le Drame avec des images colorisées
la beauté de l'horreur dans les temples & camps
le chant d'une drôle de guerre pour les unifiés
le maquillage des masques, le silence maquisard
y entendre de loin et si près le bruit des bottes.


« Ce qui m'attriste, c'est qu'on fait des héros de ceux qui ne l'ont pas été. »

Lech Walesa, 
Berlin, 9 novembre 2009


De l'encre et du plomb sous les gommes à effacer. L'odeur du papier dans le creux des cendriers. Nos mots brûlés. Du pain émietté.....................

photo AFP

..............et du lait renversé sur la table de l’Inachevé.
De la crème et du café dans les tasses du matin.
Le présent, le passé imbriqué dans l’à venir.
Des clefs pour le Portier, des timbres pour le Postier.
Avec un peu de bonne volonté, quelques mots de vérité.
09-11-09


We weren't born to follow
 




jeudi 5 novembre 2009

Rituel des vents cruels. Pain des limbiques. Chapelle ardente pour Corps sous vide. Oeil/esprit. Danse des détriments...Attentat.

Photo: Guillaume D. Cyr pour Voir

Les limbes, mi-lieu entre le vivant et le macabre. Une re-naissance. Un lancer de feuilles blanches. Des voix venues encenser une rencontre entre le réel et le sur-réel. L'atteinte de la déraison sur le seuil des froidures. L'étreinte des bras en croix sur le verbe fait chair. Le sang et la sueur des maraudeurs d'âmes. La résurrection d'entre les os. L'incubation du Chaos. L'installation de notre dernier repos. Les limbes, avec ou sans sac sur la tête.


La bouche décime le mot, lèche sa braise. Le Poète lit ses phrases. On rit ou on est peureux. Il lit. Il pleut...de la sueur sur son beau visage.


Françoise Arnoul

« Tu dois penser à l’art, la seule chose réellement belle.
Si tu n’aimes pas le piano autant que moi, fais de la danse. »

La mère de Françoise Arnoul à sa fille.