lundi 29 mars 2010

YOU HAVE. Tu as. Du front/du guts/du temps. De la gloire, du sang et de la sueur. Des mots. Du coeur. You have. DU HAST. You have. Tu as.


Raymond Radiguet

Près de l'ombre de ton épaule qui tremble, c'est la transformation d'un sable brûlant en neige qui braille. Cette ruine animale qui rêve, repue du soir, de Poésie fatale. Petit monsieur que je décore d'un autre de mes envers de médailles. Quand je te prends ce qui t'avait fait m'y emporter. La grâce est aux courtes pailles et la guerre sainte qui emmuraille nos mots/failles.

https://www.youtube.com/watch?v=W3q8Od5qJio


samedi 20 mars 2010

Dans le bourgeon prisonnier de l'arbre le chant de sa sève. Il n'y a plus d'erreur, le printemps est bel et bien arrivé. On ne saurait mieux en jouir.

PRINT-TEMPS
328



EN VERT ET CONTRE TOUTE ATTENTAT
15000 ENFANTS BROYÉS PAR L'IRLANDE

«Vous avez terriblement souffert et j'en suis vraiment
désolé», écrit le pape aux victimes d'abus et à leurs familles.
«Il est compréhensible que vous trouviez difficile de pardonner
ou de vous réconcilier avec l'Église», reconnaît-il. «En son nom,
je vous exprime ouvertement la honte et le remords que nous
éprouvons tous

Benoît XVI, pape des catholiques
«





mardi 16 mars 2010

Conjointement parlant le conjoint te ment. Il ne sait plus à quel sein se dévouer. Il ne sait plus à quel jeu jouer. Alors, il va au théâtre. Pour s'oublier.

VIRAGE
326


Les citoyens ne devraient pas craindre leur gouvernement, c'est le gouvernement qui devrait craindre ses citoyens.

Alan Moore


Qu’est-ce qui nous dévore ?

Qu’est-ce qui dévore nos contemporains ?
Ceux et celles que nous croisons, ces êtres humains-là ?
Qu’est-ce qui les dévore ?
Chacun peut s’arrêter, montrer les autres du doigt et se dire :
« Voici mes contemporains. C’est avec eux que je partage mon époque,
avec eux que je vis le monde, que j’aurai vécu le monde. »
Dans le métro, aux heures de pointe,
Scotchés les uns aux autres comme des sardines,
Il m’arrive de fixer une main que j’ai sous les yeux
Car agrippée à un poteau du wagon.
La main est à quelques centimètres de mes yeux.
Dans le roulement de la rame
Je peux la regarder à loisir.
Je vois un grain de beauté à la naissance du pouce,
Je vois un ongle ébréché,
Je vois une peau dévorée.
Et je me dis que ce sont là les seuls indices que j’ai pour savoir
ce que vit la personne à qui appartient ce pouce.
Je me dis que j’aurai beau rester des heures,
Des jours,
Des mois,
Jamais je ne saurai si le tragique s’est abattu sur elle aujourd’hui.
Et il en va ainsi de tous les voyageurs.
Alors, quand on va au théâtre,
On les retrouve,
Ces gens,
Aux pouces fatigués.
Ce sont toujours les mêmes.
Ce sont eux,
Les contemporains devant qui la parole apparaît.
Surgit.
Dans sa langue si intime et si sanglante.
Alors, qu’est-ce que l’artiste sacrifie si,
Pour lui,
Le plus important consiste à être assis à côté de ses contemporains
et non pas debout face à eux ?
Faire du théâtre au jour de « hui »
C’est aussi se poser la question bizarre :
Mais qu’est-ce que « hui » ?
Qu’est-ce que je sauve du désastre ?
Te voilà dans une bibliothèque qui flambe.
Tu as des manuscrits partout autour de toi.
Tu n’as que deux bras.
Qu’est-ce que tu emportes avec toi ?
Si tu tentes de prendre tout,
Tu brûleras avec ce tout.
Qu’est-ce que l’on sauve quand on pleure
puisque l’on sait que l’on ne sauvera pas tout ?
Et si ce tout sont tes contemporains
Que tout brûle ?
Qui sauves-tu ?
Ou bien restes-tu pour brûler toi aussi ?
Qu’est-ce qui nous dévore ?
L’impossibilité d’avoir mal.
L’impossibilité du malheur.
La honte.
Tout cela recouvert sous le vernis infect du faux bonheur
Dans la législation du pas à pas.
Dans sa dictature :
Celle des humains « ikeaïsés ».
Tout le monde dans le même bonheur à monter soi-même
Chez soi.
Avec les mêmes écrous,
Les mêmes vis,
Les mêmes tournevis.
Chaque génération invente elle-même le monstre qui la dévore.
Elle en est responsable.
De quoi notre époque est-elle responsable ?
Par quoi notre époque est-elle dévorée ?


Wajdi Mouawad
Directeur artistique
Théâtre Français
Centre National des Arts


Réponse: C'est le KITSCH qui nous dévore.

mardi 9 mars 2010

C'est peut-être quelque chose comme une chanson. Ou un poème. Un tango. Un adverbe. Ou des fleurs. Une gerbe. Un volcan. Du feu. Ou de la colle.






C'est peut-être Mozart le gosse qui tambourine
Des deux poings sur l'bazar des batteries de cuisine
Jamais on le saura, l'autocar du collège
Passe pas par Opéra, râpé pour le solfège.


C'est peut-être Colette la gamine penchée
Qui recompte en cachette le fruit de ses péchés
Jamais on le saura, elle aura avant l'heure
Un torchon dans les bras pour se torcher le coeur


C'est peut-être Grand Jacques le petit au rire bête
Qui pousse dans la flaque sa boîte d'allumettes
Jamais on le saura, la famille est maçon
Râpé Bora Bora, un mur sur l'horizon


C'est peut-être Van Gogh le p'tit qui grave des ailes
Sur la porte des gogues avec son opinel
Jamais on le saura, râpé les tubes de bleu
Il fera ses choux gras dans l'épicerie d'ses vieux


C'est peut-être Cerdan le môme devant l'école
Qui recolle ses dents à coup de Limpidol
Jamais on le saura, KO pour ses vingt piges
Dans le ring de ses draps en serrant son vertige

C'est peut-être Jésus le gosse de la tour neuf
Qu'a volé au Prisu un gros œuf et un bœuf
On le saura jamais pauvre flocon de neige
Pour un bon Dieu qui naît, cent millions font
cortège



Allain Leprest
C'EST PEUT-ÊTRE






samedi 6 mars 2010

1922. Le I don't care de Celle qui doesn't care. L'enchanfantement d'une voix de crécelle. Mais qui ose le dire et le faire. Une femme d'ici là-bas.


Eva dans ses plumes


Eva Tanguay, la femme de ma vie ;-)
celle que je n'ai malheureusement rencontrée qu'aujourd'hui,
via la voix douce et féminine d'un Devoir qui grrrr...ose.



Verse 1


They say I'm crazy, got no sense,
But I don't care.
They may or may not mean offence,
But I don't care;
You see I'm sort of independent,
Of a clever race descendent,
My star is on the ascendant,
That's why I don't care.


"I Don't Care"

Words by Jean Lenox
Music by Harry O. Sutton