lundi 26 octobre 2009

Dans les bras fantômes des poètes, l'âme épuisée des illusions parfaites. De leurs joues aux nôtres, que des jeux de mots, de hasard et de labeur.



The Wild Swans At Coole


The trees are in their autumn beauty,
The woodland paths are dry,
Under the October twilight the water
Mirrors a still sky;
Upon the brimming water among the stones
Are nine-and-fifty Swans.

The nineteenth autumn has come upon me
Since I first made my count;
I saw, before I had well finished,
All suddenly mount
And scatter wheeling in great broken rings
Upon their clamorous wings.

I have looked upon those brilliant creatures,
And now my heart is sore.
All's changed since I, hearing at twilight,
The first time on this shore,
The bell-beat of their wings above my head,
Trod with a lighter tread.

Unwearied still, lover by lover,
They paddle in the cold
Companionable streams or climb the air;
Their hearts have not grown old;
Passion or conquest, wander where they will,
Attend upon them still.
But now they drift on the still water,
Mysterious, beautiful;
Among what rushes will they build,
By what lake's edge or pool
Delight men's eyes when I awake some day
To find they have flown away?


William Butler Yeats

1 commentaire:

  1. Les cygnes sauvages à Coole

    Les arbres, les voici dans leur beauté d’automne,
    À travers bois les chemins sont secs,
    Sous le crépuscule d’octobre les eaux
    Reflètent un ciel tranquille ;
    Sur les hautes eaux, passant entre les pierres,
    Vont les cygnes, cinquante et neuf.

    Le dix-neuvième automne est descendu sur moi
    Depuis que je les ai comptés pour la première fois ;
    Je les vis, avant d’en avoir pu finir le compte,
    Qui s’élevaient soudain
    Et s’égayaient en tournoyant en grands cercles brisés
    Sur leurs ailes tumultueuses.

    J’ai contemplé ces créatures brillantes
    Et maintenant mon cœur est douloureux.
    Tout a changé depuis qu’au crépuscule
    Pour la première fois, sur ce rivage,
    À entendre le carillon de leurs ailes au-dessus de ma tête
    Je marchais d’une marche plus légère.

    Toujours sans se lasser, en couples d’amants,
    Ils rament dans les froids,
    Les complices courants, ou grimpent dans les airs;
    Leurs cœurs n’ont pas vieilli;
    Passions ou conquêtes, où qu’ils partent errer,
    Leur font toujours escorte.
    Mais maintenant ils glissent sur les eaux tranquilles,
    Mystérieux et pleins de beauté ;
    Parmi quels joncs feront-ils leur nid,
    Sur la rive de quel lac, de quel étang
    Raviront-ils d’autres yeux lorsque je m’éveillerai
    Et trouverai, un jour, qu’ils se sont envolés ?

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